Pourquoi le Grand Prix du Canada a-t-il lieu à Montréal ?
Pourquoi le Grand Prix du Canada a-t-il lieu à Montréal ? Le Grand Prix du Canada se déroule à Montréal sur le Circuit Gilles Villeneuve en raison d’une décision cruciale prise en 1978 de déplacer la course sur une piste nouvellement construite sur l’Île Notre-Dame, motivée par des préoccupations de sécurité sur les précédents circuits comme Mosport Park et le Circuit Mont-Tremblant.
L’histoire du sport automobile de Montréal, sa situation géographique et son atmosphère festive ont fait de la ville le domicile permanent de la course depuis, à quelques exceptions près.
Avec l’analyse de PowerPlay, plongeons dans l’héritage du Grand Prix canadien de Montréal…
Pourquoi le Grand Prix du Canada a-t-il lieu à Montréal
Préoccupations de sécurité sur les précédents circuits
Le Grand Prix du Canada, inauguré en 1961, alternait initialement entre Mosport Park en Ontario et le Circuit Mont-Tremblant au Québec. En 1971, Mont-Tremblant a été abandonné en raison de sa surface cahoteuse et des dommages hivernaux, tandis que Mosport a été remis en question après des incidents comme l’accident de Ian Ashley en 1977 contre une tour de télévision. Ces problèmes de sécurité ont poussé la FIA à juger Mosport inadapté, ce qui a déclenché la recherche d’un nouveau lieu.
Déménagement à Montréal en 1978
Après le rejet par Toronto d’une proposition d’accueillir la course à Exhibition Place, le maire de Montréal, Jean Drapeau, s’est associé à Labatt pour amener le Grand Prix sur une nouvelle piste construite sur l’Île Notre-Dame, une île artificielle érigée pour l’Expo 67. Le Circuit de l’Île Notre-Dame, renommé plus tard Circuit Gilles Villeneuve, a été conçu en combinant et modifiant des routes existantes, avec des installations de stands ajoutées pour la course de 1978. Ce changement a fait de Montréal l’hôte permanent, avec une première victoire du héros local Gilles Villeneuve.
L’attrait du Circuit Gilles Villeneuve
Le circuit de 4,361 km, situé dans le parc Jean-Drapeau, offre un mélange exigeant de virages serrés, de longues lignes droites et de sections iconiques comme le Mur des Champions et l’Épingle, ce qui en fait un favori des pilotes et des fans. Son caractère semi-urbain et sa proximité avec le centre-ville de Montréal (à 15 minutes en métro) améliorent l’accessibilité et l’expérience des spectateurs.
L’héritage du sport automobile à Montréal
Le circuit a été renommé en 1982 en hommage à Gilles Villeneuve, seul Canadien à avoir remporté le Grand Prix du Canada de F1, décédé tragiquement cette année-là. Sa victoire de 1978 et l’histoire du circuit, incluant les succès de légendes comme Michael Schumacher et Lewis Hamilton (sept chacun), renforcent son prestige. L’implication de Montréal, avec ses fêtes de rue et ses zones pour les fans, crée une ambiance festive.
Une adéquation stratégique et culturelle
La situation de Montréal sur le fleuve Saint-Laurent, sa culture dynamique et le timing estival font de la ville un hôte idéal pour un événement global. Son métro efficace, sa scène gastronomique et son attrait international attirent 350 000 spectateurs durant le week-end de course, stimulant l’économie locale. Le contrat pour accueillir la course court jusqu’en 2031, preuve de son succès.
Contexte historique et stabilité
Malgré des annulations en 1987, 2009, 2020 et 2021 à cause de différends de sponsoring, de conflits d’horaire ou de la COVID-19, Montréal a accueilli la course de manière continue depuis 1978, avec des améliorations garantissant sa place dans le calendrier F1. Un déplacement prévu en mai à partir de 2026 vise à améliorer la logistique et la durabilité en l’alignant avec le Grand Prix de Miami.
Combien Montréal paie-t-elle pour accueillir la F1 ?
Accueillir l’excitation et le prestige du Grand Prix du Canada à Montréal représente une dépense considérable pour la ville et ses partenaires.
Voici un aperçu des coûts engagés par Montréal pour garantir sa place dans le calendrier de la Formule 1, selon les accords récents et les estimations du secteur…
- Frais d’accueil : En 2023, Montréal a payé environ 21 millions USD par an pour accueillir le Grand Prix du Canada, l’un des frais les plus bas du calendrier F1, comparé aux 57 millions de l’Azerbaïdjan. Ce montant, versé à Liberty Media, le titulaire des droits commerciaux de la F1, couvre le droit d’organiser la course et est soumis à des augmentations annuelles (généralement de 5 % ou indexées à l’inflation), pouvant atteindre 32 millions d’ici la fin du contrat.
- Prolongations de contrat et financement gouvernemental : Un accord en 2014, d’une valeur de 219 millions CAD (187 millions USD à l’époque), a sécurisé la course jusqu’en 2024, avec 62,4 millions chacun du gouvernement fédéral et de Tourisme Montréal, 49,9 millions du Québec et 12,4 millions de Montréal, plus 32,6 millions pour des améliorations du Circuit Gilles Villeneuve. En 2024, une prolongation de cinq ans jusqu’en 2029 a ajouté 98,2 millions CAD, avec 36,2 millions d’Ottawa, 28 millions du Québec, 34 millions de Montréal et 18 millions pour les rénovations du circuit, soit environ 20 millions CAD par an.
- Coûts opérationnels et infrastructurels : Au-delà des frais d’accueil, Montréal engage des dépenses importantes pour les opérations de la course, y compris les tribunes temporaires, la sécurité et la gestion de l’événement. La construction et la maintenance du circuit, comme les paddocks et garages promis en 2017, s’ajoutent au coût, avec une estimation de 575 millions USD sur dix ans pour un site permanent comme celui de Montréal.
- Justification économique : Malgré les coûts élevés, le Grand Prix génère environ 90 millions CAD de retombées économiques annuelles, stimulées par le tourisme et la visibilité mondiale. En 2017, le ministre fédéral des Transports Marc Garneau a déclaré que l’événement « fait rayonner Montréal dans le monde », justifiant l’investissement. Les bénéfices des ventes de billets sont partagés entre les partenaires gouvernementaux, compensant une partie des dépenses.
- Défis et critiques : Des rumeurs récentes suggèrent que Liberty Media examine les faibles frais de 21 millions de Montréal et les problèmes d’organisation de la course 2024, suscitant des inquiétudes quant à son avenir au-delà de 2031. Toutefois, le déplacement prévu pour mai 2026, réduisant les voyages transatlantiques, s’aligne sur les objectifs de durabilité de la F1 et pourrait renforcer la position de Montréal.
L’investissement moyen de Montréal, estimé entre 40 et 50 millions CAD par an en combinant les frais et les coûts opérationnels, reflète un équilibre entre prestige et retombées économiques, même si les frais croissants et les besoins en infrastructures représentent des défis permanents.
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Traduit à partir de l’article anglais “Why Is The Canadian Grand Prix Held In Montreal?“